J.-M. Van Gyseghem : C'est à l'AMO ou à l'individu de prendre la mesure du risque qu'il fait courir aussi à toutes les autres AMO.
Parce que si vous rompez le lien de confidentialité, ça peut avoir un impact sur toutes vos institutions, sur tout le mouvement, tout le travail social.
C'est ça aussi la grosse question qui s'était posée dans un autre secteur et ça l'est toujours avec le SIDA actuellement : c'était de dire "un médecin a un patient qui est séropositif ; or le patient ne veut pas le dire à l'épouse, que fait le médecin?"
Le conseil de l'Ordre s'est prononcé et a commencé son avis en disant "A"; puis a continué l'avis en disant "le contraire de A". Un professeur a dit "C'est une situation de personne en danger", et moi, à côté de ça, j'ai dit "Non, parce qu'il y a un secret professionnel qui est là, et anéantir ce secret professionnel au profit de l'épouse, c'est mettre en péril peut-être 10.000 personnes. Parce que le séropositif, il n'ira plus chez son médecin, parce que ça se saura. Il n'aura plus confiance en l'appareil médical et on ne pourra plus faire tout le travail de prévention de la transmission de la maladie." Alors, c'est cruel ; l'épouse, elle cours un risque, oui, mais il y a une balance à faire.
Et ici vous avez le même problème : vous courrez le risque de mettre en péril toute la sphère sociale que vous mettez en oeuvre depuis des années.